30 Nov 2012
29 Nov 2012
que ponds-je?
La Fin de l’automne
Tout l’automne à la fin n'est plus qu’une tisane froide. Les feuilles mortes de toutes essences macèrent dans la pluie. Pas de ferment- ation, de création d'alcool; il faut attendre jusqu'au printemps l’effet d’une application de compresses sur une jambe de bois.
Le dépouillement se fait en désordre. Toutes les portes de la salle de scrutin s’ouvrent et se ferment, claquant violemment. Au panier, au panier! La Nature déchire ses manuscrits, démolit sa bibliothèque, gaule rageusement ses derniers fruits.
Puis elle se lève brusquement de sa table de travail. Sa stature aussitôt paraît immense. Décoiffée, elle a la tête dans la brume. Les bras ballants, elle aspire avec délices le vent glacé qui lui rafraîchit les idées. Les jours sont courts, la nuit tombe vite, le comique perd ses droits.
La terre dans les airs parmi les autres astres reprend son air sérieux. Sa partie éclairée est plus étroite, infiltrée de vallées d’ombres. Ses chaussures, comme celles d’un vagabond, s’imprègnent d’eau et font de la musique.
Dans cette grenouillerie, cette amphibiguïté salubre, tout reprend forces, saute de pierre en pierre et change de pré. Les ruisseaux se multiplient.
Voilà ce qui s’appelle un beau nettoyage, et qui ne respecte pas les conventions! Habillé comme nu, trempé jusqu’aux os.
Et puis cela dure, ne sèche pas tout de suite. Trois mois de réflexion salutaire dans cet état; sans réaction vasculaire, sans peignoir ni gant de crin. Mais sa forte constitution y résiste.
Aussi, lorsque les petits bourgeons recommencent à pointer, savent-ils ce qu’ils font et de quoi il retourne, – et s’ils se montrent avec précaution, gourds et rougeauds, c’est de connaissance de cause.
Mais là commence une autre histoire, qui dépend peut-être mais n’a pas l’odeur de la règle noire qui va me servir à tirer mon trait sous celle-ci.
(Francis Ponge, 1942)
Tout l’automne à la fin n'est plus qu’une tisane froide. Les feuilles mortes de toutes essences macèrent dans la pluie. Pas de ferment- ation, de création d'alcool; il faut attendre jusqu'au printemps l’effet d’une application de compresses sur une jambe de bois.
Le dépouillement se fait en désordre. Toutes les portes de la salle de scrutin s’ouvrent et se ferment, claquant violemment. Au panier, au panier! La Nature déchire ses manuscrits, démolit sa bibliothèque, gaule rageusement ses derniers fruits.
Puis elle se lève brusquement de sa table de travail. Sa stature aussitôt paraît immense. Décoiffée, elle a la tête dans la brume. Les bras ballants, elle aspire avec délices le vent glacé qui lui rafraîchit les idées. Les jours sont courts, la nuit tombe vite, le comique perd ses droits.
La terre dans les airs parmi les autres astres reprend son air sérieux. Sa partie éclairée est plus étroite, infiltrée de vallées d’ombres. Ses chaussures, comme celles d’un vagabond, s’imprègnent d’eau et font de la musique.
Dans cette grenouillerie, cette amphibiguïté salubre, tout reprend forces, saute de pierre en pierre et change de pré. Les ruisseaux se multiplient.
Voilà ce qui s’appelle un beau nettoyage, et qui ne respecte pas les conventions! Habillé comme nu, trempé jusqu’aux os.
Et puis cela dure, ne sèche pas tout de suite. Trois mois de réflexion salutaire dans cet état; sans réaction vasculaire, sans peignoir ni gant de crin. Mais sa forte constitution y résiste.
Aussi, lorsque les petits bourgeons recommencent à pointer, savent-ils ce qu’ils font et de quoi il retourne, – et s’ils se montrent avec précaution, gourds et rougeauds, c’est de connaissance de cause.
Mais là commence une autre histoire, qui dépend peut-être mais n’a pas l’odeur de la règle noire qui va me servir à tirer mon trait sous celle-ci.
(Francis Ponge, 1942)
21 Nov 2012
19 Nov 2012
Le Message
La porte que quelqu'un a ouverte
La porte que quelqu'un a refermee
La chaise ou quelqu'un s'est assis
Le chat que quelqu'un a caresse
Le fruit que quelqu'un a mordu
La lettre que quelqu'un a lue
La chaise que quelqu'un a renversee
La porte que quelqu'un a ouverte
La route ou quel'qu'un court encore
le bois que quelqu'un traverse
La riviere ou quelqu'un se jette
L'hopital ou quelqu'un est mort
(Jacques Prevert, Paroles, 1949)
Hangup
aye bit naw
nawbit
aye bit
away
away yi go
whut
mini whut
minimalism
aw minimalism
minimalism aye
aye right
aye right inuff
aye right inuff definitely
aye bit
naw bit
a stull think yi huvty say sumhm
(Tom Leonard)
16 Nov 2012
13 Nov 2012
Freedom aint from Moscow
This music from the
south
This muse has some
learn, mosly mouth to mouth
This mule could be
called stubborn, and lazy
but in a clever sort of
way
this new could be
working, waiting, and learning and planning
for a sacred kind of
day
the day
when burning sticks and
crosses
is not mere child's
play
but a madman in his
most delicatescent bloom
whose lover's soul is
imperfection
in its most lustrous
gloom
So stand,
Fast young Romeo
Fast young Romeo
Soothe in contemplation
Your burning whole and
aching thigh
Your stubbornness, ever-living
And cruel anxiety has
begun to die
So stand,
Fast young Romeo
Fast young Romeo
Stand fast
9 Nov 2012
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